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mercredi 30 janvier 2013

Christophe Bigot ambassadeur : une Excellence amoureuse !



Dans la perspective  de la semaine de la gastronomie française organisée par l’Ambassade de France du 04 au 08 février 2013, la journaliste Yael Lerner a rencontré l’ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot.

Rencontre personnelle avec les lapins domestiques Napoléon et Joséphine
Humus excellent chez Ali Keruan et balade insolente en vélomoteur
Sortie culinaire à Yafo avec Christophe Bigot, ambassadeur de France en Israël
Quand il voit les vagues, il se sent à la maison.


Photo Israel Ayom, Christophe Bigot et Yael Lerner



Un jour ensoleillé presque estival après une semaine de tempête, des voiliers ancrés près de petits yachts et de modestes barques de pêcheurs et Christophe Bigot, ambassadeur de France en Israël, assis sur un filet de pêche improvisé en grande « conversation sur la vie » avec un pêcheur souriant qui lui raconte d’emblée, à notre grand étonnement, que lui aussi a servi dans la fonction diplomatique en tant que consul en Biélorussie. Amusant…
Bigot est amoureux de notre petit état et en fin de semaine, avec son épouse et leurs deux enfants, ils ont pris l’habitude de se promener à travers le pays et de vivre ensemble des moments choisis. Le guide qu’il est de notre petite promenade demande que nous la commencions par l’ambassade à Yafo. Je suis émue à l’idée de voir enfin à quoi ressemble l’intérieur de la bâtisse impressionnante et moderne, de style Bauhaus, que j’ai regardée tant de fois, implantée là au cœur du quartier arabe de Yafo et sur laquelle flotte le drapeau français.

Ambassade de France à Yafo, rue de Toulouse (photo site de l'ambassade)



Nous sommes reçus devant une table recouverte de mets succulents préparés par le « chef » talentueux de l’ambassade, Tibor Bara, parmi lesquels le fameux croissant et des variétés de pralines et de chocolats confectionnés également de ses propres mains. La table est décorée par un bouquet de fleurs si raffiné, si représentatif de la délicatesse française que je ne cesse de m’émerveiller.
Un peu d’histoire tout d’abord : la Résidence de France se trouve sur une jolie colline au cœur du quartier Ajimi à Yafo (Rehov Toulouse 1 angle Pierre Mendes France) et on dit de la maison qu’elle a une histoire particulièrement fascinante. Durant les années 30, pendant le mandat britannique, un homme d’affaires aisé, originaire de Yafo, qui s’appelait Mouhamad Ahmed Abdul Rahim s’est adressé à l’architecte juif Isaac Rapoport pour lui demander de faire les plans de sa maison. Les liens d’amitié qui se sont alors noués entre les deux hommes sont à la base de cette charmante maison.
Rapoport voulut construire pour Abdoul Rahim « un palais moderne » qui résulterait de l’union de l’architecture islamique et des lignes droites du Bauhaus. Quand éclata la grande révolte arabe de 1936, Tel-Aviv et Yafo furent séparées mais les événements ne ralentirent pas l’avancement des travaux. On raconte que Rapoport se rendait tous les jours à Yafo, déguisé en arabe, pour surveiller leur progression. On sait aussi que tout au long de cette période, Rapoport a recueilli des informations pour la Hagana grâce aux rencontres d’Abdul Rahim avec les chefs musulmans qui avaient lieu chez lui. En 1948, Abdul Rahim part au Liban et il confie à son architecte la responsabilité de la gestion de son bien. L’année suivante, Rapoport, à la demande d’Abdul Rahim, vend au gouvernement français la très belle résidence qui voit depuis lors des générations d’ambassadeurs se succéder en son sein.
De retour de notre petite promenade, j’entre dans la maison par une très belle porte de bois et je découvre un mélange rare de passé et de présent : des escaliers luxueux, des arcs, des dalles de carrelage dessinées, un salon élégant et chaud avec un magnifique piano et même des peintures modernes. Bigot me raconte qu’au premier étage, Rapoport a fait construire deux ailes, l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes et qu’il a aménagé dans le mur une lucarne grillagée afin que les femmes puissent suivre les faits et gestes de leurs maris.
    
Mais ce que l’ambassadeur affectionne le plus dans cette maison, c’est le très grand et beau jardin où s’ébattent en toute liberté un couple de lapins domestiques – Napoléon et Joséphine – ainsi baptisés par ses soins, qui se multiplient… comme des lapins et encore la terrasse qui donne sur la mer, dans l’éclat de ses myriades de tons bleus.
Humus avec l’ambassadeur
Nous passons au lieu suivant que notre respectable ambassadeur a demandé de visiter. Le Humus d’Abou Hassan (Ali Kerouan) à Yafo. Le chauffeur de l’ambassade arrive avec la voiture de fonction mais Bigot me propose de monter avec lui sur son vélomoteur. Oui, car c’est ainsi que le très respectable ambassadeur aime se véhiculer. « Comme ça, j’arrive plus vite et je suis aussi un peu plus tranquille », avoue-t-il. Je commets l’erreur de monter avec lui. Comment dire cela en prenant des gants ? Son Excellence l’Ambassadeur de France conduit comme un Israélien – dans la vitesse et l’insolence -. (…)
Nous arrivons à la « humussia ». « C’est l’un des endroits dans lesquels j’aime le plus manger », dit-il et il commande le fameux « Mechulach », bien sûr. « Le « mechulach » en question est une variété de humus « masbaha » qui est servie avec des fèves et des pois chiches et c’est l’un des meilleurs humus que j’aie jamais goûtés, dit-il, chaud, fondant, merveilleusement épicé, servi avec de l’oignon frais, des Pitot et encore un peu de piment sur le côté.
Il n’est pas encore midi et le restaurant de humus est déjà bondé mais nous trouvons des places et nous nous installons. Haani – qui appartient à la troisième génération de propriétaires de la maison – entame une conversation avec l’ambassadeur dans un français châtié, et il n’est pas le seul. De nombreux habitants bavardent avec l’ambassadeur dans un français courant. Il se trouve qu’à Yafo, il y a une vieille école française, le collège Des  Frères, dans laquelle ma sœur, moi-même et de nombreux habitants du quartier ont étudié.
Le restaurant de humus, Ali Keruan l’a ouvert il y a 50 ans. En fait, au début, il tournait avec sa charrette et il vendait à tous ceux qui le sollicitaient les pois chiches, la masbaha et les fèves que sa femme, Oum Hassan, cuisinait. Haani Keruan, son petit-fils me raconte que le secret de la réussite de l’établissement réside dans le humus et la relation humaine. « C’est exactement le même humus qu’on vendait ici il y a 45 ans. Selon exactement la même recette et nous honorons tout le monde, indépendamment de la provenance, du sexe ou de la religion. » Un conseil : il est bon de venir ici entre 8 heures et 15 heures car le humus est vendu jusqu’à épuisement du stock prévu et s’il est épuisé avant, les portes se ferment avant également.

Nous descendons à pied vers le port de Yafo. Bigot veut venir ici car il a grandi en Bretagne et habité au bord de la mer et il se sent ici chez lui. Il prend de bonnes bouffées d’air pur, il me raconte que cela fait déjà sept ans qu’il habite là et qu’il observe les changements qui se sont réalisés dans la ville. Un quartier difficile avec un port négligé et abandonné est devenu le lieu d’un endroit empreint d’un charme réel. Nous marchons le long des hangars transformés en espaces étonnants abritant des galeries et nous regardons les barques ancrées sur la jetée. Des cafés pleins de monde et les pêcheurs recueillant à point nommé la marée de l’après-tempête. Je me dis en moi-même que ce lieu est plein de beautés, l’ancien près du nouveau, le sale à côté du propre et l’ordonné côtoyant le désordre. Simplement charmant. C’est alors que Bigot me raconte qu’il a vu le film «  Metsitsim » (1972) et qu’il est positivement impressionné par le développement de Tel-Aviv depuis ces années-là. Cela m’amuse de constater que l’ambassadeur de France a vu un de nos films cultes et de surcroît, qu’il a apprécié.
Nous entrons dans le souk du port d’origine et Bigot se précipite vers l’étal des confiseries pour acheter des chocolats pour son adolescente de fille. Sachez toujours que dernièrement s’est ouverte dans l’entrepôt n°1 du port une zone culinaire et que tous les vendredis a lieu un nouveau marché de l’agriculture. Nous nous promenons entre les étals du souk et moi, je m’enthousiasme en particulier devant une boutique de vêtements de stylistes de valeur gérée ici par le « Hatser Anachit » qui est une association qui fait don de toutes ses rentrées aux enfants en difficulté.
L’ambassadeur et moi entrons dans une conversation politique et ne vous y trompez pas, Bigot sait parfaitement s’orienter dans les arcanes de la politique israélienne et même dans les ragots, ce qui est étonnant.
De port en port
Pour terminer, Bigot demande à aller au restaurant « Mul Yam » situé dans le port de Tel-Aviv. Il se trouve que justement la nourriture de ce restaurant huppé lui rappelle la maison dans la façon bretonne de cuisiner et avec les fruits de mer qu’il avait l’habitude de manger quand il était enfant. « Dans ce restaurant, me confie Bigot, je viens pour des occasions particulières, quand je veux fêter quelque chose : un anniversaire de mariage, un anniversaire ou pour me rappeler ma maison. » Et en effet, on voit qu’il apprécie la nourriture et qu’il la comprend. Il compare des aliments qu’il a mangés dans tous les coins du monde et il échange des expériences et des mets succulents avec le fils Maharovsky, le fils de Chalom Maharovsky, le patron du restaurant.
Nous commençons par un merveilleux velouté de légumes de racine blancs avec des champignons de la forêt et de l’oignon revenus dans de l’huile aromatique, création du chef Yoram Nitsan ; nous respirons de bien-être et la conversation va bon train.
Nous continuons avec l’un des meilleurs plats de la maison – un plat de pâte végétarienne excellente appelée « Aniloti Tartofi ». C’est une pâte faite maison, farcie de ricotta et de truffes, avec des asperges, des zucchini et des champignons. Nous nous régalons de chaque instant, de la compagnie comme des saveurs.
Bigot souligne que, dans les dernières années, les Israéliens ont noué une relation différente avec la nourriture – plus de rigueur et d’ouverture à d’autres saveurs, à d’autres manières de cuisiner, à la gastronomie. Et Maharovski d’ajouter que si dans le passé les mères juives voulaient que leurs enfants grandissent pour être médecins ou avocats, aujourd’hui elles préfèrent qu’ils deviennent chefs… et nous rions. Pour prendre part à ce changement, l’ambassade organisera le festival des chefs français et à cette occasion est attendue notamment en Israël Danièle Delpuech, la cuisinière personnelle de l’ancien président François Mitterrand.
Photo Israel Ayom, l'oeuf de Fabergé dégusté par l'ambassadeur...



Nous terminons ce délicieux et long repas selon la meilleure tradition française par l’Oeuf de Fabergé. Il fallait voir l’ambassadeur quand le dessert désiré fut servi – le visage éclairé comme celui d’un petit enfant… ! Il casse l’œuf et nous profitons tous de la boule de cristal sucrée, fourrée de mousse de pistaches et de fruits rouges de la forêt. Nous parlons de la situation internationale – de l’intervention française au Mali, du terrorisme, des deux-états-pour-deux-peuples et du Proche-Orient. Bigot dit que les Palestiniens et nous sommes obligés de trouver un moyen pour communiquer entre nous. Je ne peux pas accepter davantage* et je termine une magnifique promenade avec un homme intéressant.
   *Note du traducteur : traduction incertaine.                                                                                                                                               

Yaël Lerner

Article de presse de Yaël Lerner extrait du supplément hebdomadaire « Chichabat » du 25/01/2013 pages 66, 67, 69 du quotidien gratuit Israelhayom librement traduit et adapté par Samuel Nathan pour cequejeregarde.com
  
Pour toutes les informations relatives à l’organisation de ce festival, rendez-vous sur le site de l’Ambassade de France en Israël : www.ambafrance-il.org 

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dimanche 27 janvier 2013

Comme elles sont belles tes plages, Ô Tel-Aviv !



Lu dans la presse et traduit pour vous…
 
Fierté israélienne : les plages de la première ville juive parviennent au 7ième rang mondial du classement des villes balnéaires organisé par le guide touristique « Lonely Planet».

Plage Gordon Tel Aviv, photo Judith Schuler

 Au cours de ces dernières années, la ville de Tel-Aviv a réussi à s’affirmer en tant que site touristique de première importance dans le monde, en dépit de l’image problématique par moments d’Israël. Dans le classement international du guide « Lonely Planet » des meilleures villes balnéaires du monde, Tel-Aviv remporte une très honorable 7ième place. Les plages de Tel-Aviv devancent celles de Dubaï, de Miami et de Brighton en Angleterre.
La liste porte en tête la ville de Barcelone en Espagne, capitale de la Catalogne, considérée par le magazine comme étant la ville la plus cosmopolite du pays. A la seconde place se trouvent les plages spectaculaires de Capetown en Afrique du Sud et la 3ième place est occupée par Rio de Janeiro au Brésil. Le classement continue avec Tanger la Marocaine au 4ième rang, Sydney l’Australienne en 5ième position et immédiatement après les plages de Valence l’Espagnole.
Ce n’est pas la première fois qu’Israël est distingué par un média touristique réputé. A la fin du mois d’octobre dernier, « Lonely Planet » a organisé le classement de dix régions à recommander à la visite touristique pour l’année 2013 et le Neguev israélien a remporté la seconde place !!
Le maire de Tel-Aviv, Ron Houldaï a déclaré qu’il est normal et justifié que chaque touriste potentiel dans le monde sache ce que tout le monde sait déjà – que Tel-Aviv-Yafo est une ville fantastique et surprenante dans laquelle il ne fait pas seulement bon vivre mais dans laquelle aussi la visite est très agréable - .
Plage Hilton Tel Aviv, photo Judith Schuler

                                                                                                                     
 Eli Laon et Yehouda Shlesinger

Article de presse extrait du quotidien gratuit Israel Hayom du 20/01/2013 page 27 librement traduit et adapté pour Ce que je regarde par Samuel Nathan.

dimanche 20 janvier 2013

La mairie de Tel-Aviv envisage la location de scooters pour le grand public



 Des projets de nouveaux transports sont à l’étude afin de réduire les surcharges de trafic. Dans un premier temps la mairie achètera 20 vélomoteurs pour ses agents. Une application destinée aux portables et relative aux perturbations du trafic sera mise à jour. Les temps d’attente des autobus dans le couloir de circulation de la rue Even Gabirol seront réduits. L’Union Européenne transférera un million d’euros pour développer ces initiatives.

 L’Union Européenne va transférer un million d’euros afin de développer des projets relatifs aux transports urbains à Tel-Aviv. Parmi ceux-ci l’avancement du programme « Mobilité Electrique » dans le cadre duquel la municipalité étudiera la possibilité de louer dans le futur des vélomoteurs électriques pour le grand public.
Selon les jours et d’après les chiffres de la mairie, environ 45 000 véhicules/jour entrent dans la ville. Les bouchons interminables aux différentes entrées de Tel-Aviv et les surcharges importantes de trafic qui font désormais partie intégrante du paysage local des transports ont conduit les édiles à encourager un projet de grande ampleur dans le but d’apporter le changement espéré.
La finalité du projet prévu pour une durée d’environ trois années, réside dans une conception futuriste des transports urbains. Les villes qui ont adopté dans un passé récent des modèles semblables sont Stuttgart en Allemagne, Brno en Tchéquie et Malaga en Espagne. Chacune de ces villes a reçu de l’U.E. une somme d’argent pour réaliser les programmes susceptibles d’apporter des améliorations dans le domaine des transports.
La mairie se doit donc de réaliser un certain nombre de programmes. L’un d’eux est la « mobilité électrique » dans le cadre duquel elle achètera 20 vélomoteurs électriques pour ses propres agents. Parmi eux, des inspecteurs de la Division des Transports et des inspecteurs municipaux utiliseront ces véhicules et à l’issue des travaux de pilotage, la mairie formulera un avis sur la réalisation d’un projet plus grand qui prévoira la location de vélomoteurs au grand public. Et selon ce qui vient d’être dévoilé pour la première fois, la mairie pourrait louer au public dans des véhicules électriques et installer des bornes de rechargement.
« Nous avons l’intention de rechercher l’efficacité d’utilisation des vélomoteurs électriques et leur rechargement, dit le directeur de la Gestion de la Construction et des Infrastructures, le docteur Béni Méor. Le programme prévoit de disséminer les bornes de rechargement pour les véhicules électriques dans la ville et de réaliser un sondage préparatoire afin d’établir le nombre de bornes de rechargement nécessaires dans la ville. L’aspiration s’oriente vers des stations de chargement de styles variés et adaptées aux différents véhicules, aussi bien vélomoteurs que voitures. La mairie  répartira les bornes de rechargement pour les vélomoteurs dans les stations - services. « Nous voulons apprendre sur le sujet qui est nouveau pour nous, avoue Méor. Nous ne savons pas, par exemple, quelle est la durée de chargement d’un vélomoteur électrique, comment est sa gestion en période de perturbations et ce qu’on peut attendre de ces vélomoteurs. Nous pourrons être ensuite en mesure d’opérer un premier pilotage avec les employés municipaux. Si le pilotage est concluant, l’étape suivante consistera à acquérir des vélomoteurs électriques pour les employés municipaux qui se substitueront aux vélomoteurs existants puis nous formulerons un certain nombre de recommandations concernant leur insertion dans le système des transports urbains de Tel-Aviv. »
« Un autre programme concerne l’introduction dans les téléphones portables de l’application qui donne un état de la circulation aux conducteurs de véhicules. L’objectif est de faire en sorte que le centre municipal responsable des transports transmette à l’application des informations sur les surcharges de trafic présentes ou imminentes à cause d’événements ponctuels ou de travaux d’infrastructure, dit Méor. Nous pensons que l’application réduira les perturbations et épargnera aux automobilistes beaucoup de temps perdu dans les bouchons. »
Un autre projet enfin réside dans le pilotage des couloirs de circulation des autobus sur Even Gabirol. Le but est de conférer la préférence aux transports en commun et aux piétons. Avec l’aide de systèmes de contrôle, les temps d’attente des autobus dans les couloirs réservés et des piétons devant les passages cloutés seront sensiblement raccourcis.



Article de Chiri Cohen Gonen extrait de Yediot Tel-Aviv Yafo du 11/1/2013 librement traduit et adapté par Samuel Nathan